Supervision des métiers de la justice

La supervision est aujourd'hui envisagée par des professionnels aussi variés que managers, notaires, consultants, formateurs, psychothérapeutes, médiateurs, avocats, juges, et pourquoi pas des élus ou politiciens. Cela éviterait bien des dérives. Nous avons tous besoin de garde-fous !!!

Tous ces professionnels peuvent être coachés et supervisés pour prendre du recul sur les postures qu'ils adoptent de façon automatique, systématique et ce quel que soit le contexte dans lequel ils évoluent. Tous ces professionnels doivent régulièrement prendre des décisions.

La supervision leur permet de poser des actions en portant une attention particulière à l'éthique et à la déontologie de leur métier. Le coach, le formateur, le dirigeant, le consultant, l'avocat, le notaire ou le médiateur, dans le cadre de sa supervision sera coaché pour, entre autre, développer son activité et son chiffre d'affaire, mais également s'interroger sur le sens politique et social de son métier et la façon dont il l'exerce.

  

J’ai développé une expertise dans l’accompagnement de cabinets d’avocats, d’études notariales, de juges, de médiateurs et d’autres métiers du monde de droit et de la justice.  Les avocats comme les notaires, les juges et les médiateurs ont une relation directe avec leur clientèle.  Le rapport au collectif est essentiel dans tous les métiers du droit et de la justice qui constitue des équipes ou les aller retour de dossiers se font sur le long terme.  Il y a un caractère psychologique chez les professionnels de ces métiers qui engendre des comportements et relations complexes.

 

Les différents acteurs de ces métiers sont accompagnés selon trois fondamentaux. Le premier est un accompagnement individuel du collaborateur futur ou nouvel associé. Le deuxième concerne les demandes spécifiques des juniors dans la profession, la mission à redéfinir parfois et enfin la monté en puissance des associés. Enfin le troisième point concerne l’accompagnement de l’art du pitch pour un avocat, la capacité à développer une posture d’enracinement et  de présence pour le médiateur ou l’art de clarifier le « jargon » juridique pour un notaire qui doit conseiller ses clients en terme d’investissements ou ou de successions. Nous proposons également un accompagnement de la cohérence du discours face aux clients et partenaires.

 

Les directions juridiques étant plus dans le monde de l’entreprise, elles demandent un accompagnement plus institutionnel. Elles peuvent avoir besoin de développer l'esprit d'entreprise de leurs collaborateurs tant d’un point de vue corporate qu'individuel. Ces directions peuvent avoir besoin d’accompagner leurs équipes à travailler ensemble,  collaborer en intelligence collective et partager des informations avec les autres départements. Enfin,  parfois, elles peuvent avoir besoin de développer leurs compétences managériales.

 

La supervision permet de prendre du recul sur sa manière de procéder dans son métier, sur ce qui interroge dans son protocole d’intervention. Il s’agit de partager avec son superviseur des problématiques éthiques en lien avec la déontologie métier. La supervision est un moyen de développer sa posture professionnelle ainsi que son évolution métier dans un système donné qu’il s’agisse de son cabinet ou étude ou plus largement dans le système judiciaire.

 

La supervision est le moyen pour le professionnel des métiers du droit et de la justice  de vérifier que son impact auprès de ses clients est de qualité. Il est essentiel de revisiter et de  s’interroger sur le déroulement technique et relationnel d'un dossier client.

Les situations difficiles voire  douloureuses sont présentées en supervisons. Par le questionnement du superviseur le professionnel prend du recul et appréhende la situation à partir d’un éclairage nouveau et peut,  par exemple, entrevoir des solutions aux situations de fermeture  ou de blocages.  La supervision permet de dépasser une difficulté, d’identifier et d'anticiper les angles morts et les zones aveugles que le professionnel souhaite éviter.

 

Les managers qui interagissent avec leurs équipes peuvent trouver dans la supervision les  moyens de développer à la  fois leur posture professionnelle mais également l’efficience de leur management. 


Supervision de médiateurs

 

Médiateur une profession en développement

 

Les grands enjeux concernant notre avenir sur la terre, les nombreuses polarités qui gouvernent notre monde et les peurs de le perdre. Les enjeux politiques et économiques qui poussent à hue et à dia, les  nombreuses manifestations sociales,  les clivages inter-générationnels, l’absence de filtres dans l’expression individuelle sur les réseaux sociaux. Tout cela et ce que je n’ai pas cité,  amènent chez nous tous leurs lots de conflits et relations dysfonctionnelles dans une multitude de domaines.

Le médiateur est un consultant en communication de crise. Son rôle est à la fois de prévenir et de résoudre un conflit, une crise,  un dialogue rompu qui bloque une situation à laquelle participent organisations, et individus.  Son intervention touche des contextes  aussi variés que  l’économie, la politique, la justice, les entreprises,  la famille…. Il travaille pour toutes sortes de systèmes et contribue à la qualité du climat social et au développement des bonnes relations humaines dans des sphères aussi bien personnelles, sociales que professionnelles.  Le rôle de médiateur laisse la place aujourd'hui au métier de médiateur. Les formations sont nombreuses à voir le jour, elles sont sérieuses et offrent des certifications.

 

Mais qu’en est-il de l’espace de réflexion que peut proposer la supervision ? 

 

Quid de l’analyse de pratique professionnelle, quid de la supervision pour un métier où la posture personnelle et professionnelle requièrent  une mise à distance, une prise de recul, un travail personnel, une maîtrise du savoir être, afin de gérer au mieux le flux des émotions  que libèrent les protagonistes des conflits. 

 

De la médiation à la co médiation 

 

La médiation est un métier très exigeant qui requière une immense attention face aux personnes en recherche de solutions; particulièrement qu’ils sont en grand nombre. S’il s’agit d’une équipe, le nombre peut être impressionnant pour un seul et unique médiateur

La co-médiation est une alternative qui pourra œuvrer face à une famille, un groupe, un service, les membres d’une cité…

Dans l’espace de médiations  les tensions  sont ressenties par tous.  Il est parfois difficile pour un seul  médiateur de  contenir l'ensemble.

Le  binôme de médiateurs intervient pour deux personnes ou plus. Il oeuvre pour permettre  aux  protagonistes  qui vivent une relation dysfonctionnelle de retrouver le chemin d’une communication calme et apaisée.

Les médiateurs  doivent développer des compétences d’accompagnement en intelligence collective. Il s’agit, à un moment de la médiation, de repérer les signes d'apaisement et prendre appui dessus.

Le respect mutuel entre médiateurs qui parfois peuvent ne pas être d’accord sur le déroulement du protocole de médiation et son rythme dans le temps  peut devenir modélisant pour le groupe en médiation. 

Il s’agit de développer une coopération au sein du binôme mais également avec les personnes en recherche de médiation.

Le médiateur n’a ni un rôle de sachant et encore moins de pouvoir. Il doit apprendre à développer une empathie pour tous une compréhension de la souffrance de tous quelle qu’en soit l’expression.  

 

Dans la co médiation chacun reste ce qu’il est dans sa singularité. Ni l’un ni l’autre ne gomme son identité,  sa manière très spécifique d’être médiateurs. 

Les médiateurs doivent, face au protagonistes, accepter de marquer leurs différences de ressentis, de culture, d’approche, d’âge, de valeurs et croyances et en même temps être main dans la main dans la seule intention de permettre le rétablissement du dialogue et la recherche d'une issue pour le groupe afin que chacun reparte plus apaisé.

 

Le  rétablissement du dialogue passe par la qualité d’écoute, la reformulation, l’attention au moindre détail des postures physiques  ou de mimiques des membres du groupe de façon à désamorcer au plus vite les risques du ravivement du différent. Il n’es pas trop d’être deux professionnels pour être dans cette attention accrue que ce métier de médiateur requière. Ils doivent toujours ouvrir les champs d’investigations avec souplesse, finesse et courtoisie sans devenir obséquieux ce qui demande une expérience et une grande expertise dans le domaine de la relation interpersonnelle. 

 

Quand il s’agit une médiation en binôme les personnes en demande d’apaisement du conflit on la possibilité de voir une co animation où les deux médiateurs peuvent clairement montrer leur divergences d’approche à un moment de la situation et de donner à voir la construction d’un ajustement d’animation qui est fortement modélisant et participe de manière subtile à des prises de conscience des interlocuteurs qui vont petit à petit par mimétisme commencer à élaborer leur propre ajustement relationnel en cours de médiation. 

 

Il peut s'instauré un aller-retour entre les deux médiateurs pour trouver l’ajustement acceptable pour eux. Il peut être encore plus riche d’y intégrer les demandeurs en leur demandant leur avis.  Ils peuvent ainsi sortir pour un court instant de leur différent de manière à apprivoiser un ajustement de situation en miroir  avec celle pour laquelle il leur est demandé une collaboration.   

Qu’il s’agisse de retrouver des solutions de médiation pour deux ou pour plus, tous les protagonistes travaillent ensembles qu’il s’agisse des accompagnants ou les accompagnés. Tous œuvrent ensemble et c’est en ce sens que l'on peut parler de co construction d'un dialogue, d'une écoute, du calme dans la communication. 

 

 

Les demandeurs sont particulièrement sensibles, sans en avoir forcément conscience, à la qualité de présence du binôme de médiateurs dont le cœur reste toujours ouvert quelque soit la tournure que prend la médiation à certains moment de son déroulement.  

Si l’un est en interaction avec une l’une des personnes, l’autre peut être attentif au langage non verbal du ou des autres partenaires de la médiation et ainsi, le cas échéant, pourra intervenir en renfort et consolider l’amorce d’un premier dialogue ou écoute. C’est aussi la possibilité de soutenir celui qui entend des choses difficiles à accepter, par un regard emphatique et un silence compassionnel dans ce moment douloureux. C’est une façon de ne pas abandonner celui qui écoute aux seules paroles de celui qui a besoin d’exprimer jusqu’au bout  son discours. 

La résolution de conflit se fait également par les silences et les fines attentions de chaque acteur de la médiations tant le ou les médiateurs que demandeurs de la médiation. 

 

La supervision :  un  lieu de ressourcement pour les médiateurs

 

La supervision permet de trouver un espace où pouvoir partager ses doutes, son épuisement, ses questionnements intérieurs dans ce qui peut se rejouer de son histoire. Mais également trouver des manières d’élargir ses champs de compétences et de trouver des pistes de développement personnel pour mieux vivre sa posture et offrir à ses clients une qualité de présence et d’accompagnement.